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Un trek de 6 jours en autonomie au nord de la Colombie Britannique

Un trek de 6 jours en autonomie au nord de la Colombie Britannique

100 km, 5 000 m de dénivelé, des forêts de pins, des lacs alpins, des massifs rocailleux et des montagnes désertiques, de bons moments, des photos et plus encore.

La région se trouve sur le territoire de trois nations : Tsilhqot'in, St'at'imc et Secwepemc. Une grande partie du réseau de sentiers du parc fut établi par les autochtones, qui se déplaçaient à pied et à cheval. Il est donc important de reconnaître que ce voyage a emprunté les terres traditionnelles de ces nations. Depuis les années 1930, les gens se battent pour empêcher l’exploitation forestière et minière dans les montagnes de Chilcotin du Sud. En 2010, le gouvernement de Colombie-Britannique crée officiellement le parc. Depuis 1970, la nature sauvage de la région a été largement préservée.

Début juin 2021 nous préparons un voyage au Yukon. Mais à cette époque le Yukon exigeait deux semaines de quarantaine à l’arrivée. On devait revoir nos plans. On voulait de la nature sauvage, un endroit reculé, des montagnes à perte de vue. Après quelques recherches, on décide d’aller explorer le parc des Chilcotin du Sud, au nord de Vancouver.Après une nuit en auberge sous la chaleur de Vancouver, direction les montagnes de Chilcotin du Sud. Le trajet se fera en deux jours : Google Maps nous indique 16 h de route. Arrêt obligatoire à MEC pour acheter des bombes anti-ours et une boîte anti-ours pour la nourriture. Juste après Pemberton, nous avons pris la Hurley Forest Service Road et nous nous sommes lancés dans 50 km de route de gravier cahoteuse. Des virages en épingle à cheveux, sans glissières de sécurité et avec le lac Anderson en contrebas. On se rend compte que le parc est très difficile d’accès.

Jour 1 - Au réveil, nous préparons nos sacs, prêts pour la randonnée. Nous rejoignons le Taylor Creek Trailhead et laissons notre voiture au bout du chemin. L’aventure commence. Trop excités, on enfile rapidement nos lourds sacs à dos et commençons à marcher. Le sentier est de moins en moins aménagé et au bout de 3,5 km, on ne sait plus où aller. On sort notre carte, pour se rendre compte que nous avions pris le mauvais chemin. Faux départ. Alors que nous commencions à rebrousser chemin, un ours noir apparaît à environ 20 m de nous. Il s’enfuit rapidement et nous pouvons reprendre notre route. On rejoint finalement le Taylor Creek Trail. Après 15 km, on arrive à la Taylor Cabin, vieille cabane de mineur. Dans les années 1900, la région avait plusieurs sites de prospection. Les mineurs empruntaient ces sentiers à la recherche d’or.

Jour 2 - On repart sur le Taylor Creek Trail pendant quelques kilomètres, pour rejoindre le High Trail. Superbe point de vue sur les montagnes à l’Eldorado Pass. Des ruisseaux abrupts s’écoulent entre les montagnes. On aperçoit pour la première fois les zones alpines, avec encore beaucoup de neige. Ensuite, on descend jusqu’au lac Spruce. Après avoir repris nos forces avec quelques barres énergétiques et noix, on emprunte le Mid Grasslands Trail qui nous amène sur le sentier Gun Creek Lower Grasslands. En forêt, on essaye de rester vigilants, s’attendant à voir un grizzly à chaque virage. Les moustiques étaient irritants cette journée-là, étant encore à basse altitude. Nos filets antimoustiques pour la tête étaient grandement appréciés. Après une longue journée de 20 km, on arrive au Hummingbird Lake où nous passons la nuit.

Jour 3 - On continue 5 km sur le Gun Creek Trail jusqu’au début du sentier Deer Pass. Une montée de 4 km avec beaucoup de dénivelé. La montée est très longue et difficile. On marche en silence, écoutant le bruit de nos pas sur le chemin, notre souffle, le craquement des branches, le vent… 11 km plus tard, on arrive en haut du Deer Pass, dans un plateau alpin magnifique. Le temps est un mélange de soleil et de nuages. On monte nos tentes à côté d’un petit lac. Cette zone est totalement exposée aux éléments. On se trouve à un peu plus de 2 000 m, entourés de montagnes beiges et désertiques. Après avoir repris nos forces, on décide d’aller grimper une montagne surplombant notre campement. D’après notre carte, il s’agit du mont Salomon. Une heure de scrambling plus tard, on découvre une vue imprenable sur toute la chaîne de montagnes. Finalement, nous réalisons que nous sommes encore loin du mont Salomon. N’étant pas sur notre carte, nous le rebaptisons le mont Triple A, pour Alexis, Anthony et Alexis.

Jour 4 - Départ pour le mont Sheba. Le début de la journée est agréable, sous un beau soleil. On marche sur la crête des montagnes. Après quelques kilomètres, le sentier devient de moins en moins visible. On essaye de trouver des traces de pas, mais rapidement, on doit se repérer avec notre carte. Nous décidons de suivre un ruisseau en espérant qu’il nous mène à un lac alpin. Après une montée difficile et incertaine, nous trouvons finalement un magnifique lac à 2 360 m d’altitude. Exténués, on se jette dans l’eau glaciale. Plus tard, nous partons pour le mont Sheba (2 550 m). La montée est rude, mais la vue est spectaculaire.

Jour 5 - Nous devons rejoindre le lac Spruce. La journée est marquée par de superbes crêtes offrant des panoramas incroyables. En fin de journée, nous pêchons quelques truites arc-en-ciel, un véritable festin après plusieurs jours de repas lyophilisés.

Jour 6 - C’est le jour du retour. Un café et une tasse de gruau plus tard, nous voilà partis pour 25 km. La montée vers Eldorado Pass est rude, et le retour par Taylor Creek est mentalement éprouvant. Enfin, nous retrouvons notre voiture. Fin de l’aventure.

Conclusion - Nous avons parcouru, sac sur le dos, la nature sauvage et intacte du parc des montagnes Chilcotin du Sud. Ce parc offre une diversité incroyable de paysages. Cette aventure fut l’une des plus marquantes de ma vie. Si vous partez là-bas, montrez du respect à cette magnifique région.

Tips

  • La carte du parc de Trail Ventures est indispensable.
  • L’application Trail Forks nous a beaucoup aidés.
  • Le sentier est peu visible en altitude, une carte est essentielle.
  • Beaucoup de traces de grizzlys, box anti-ours obligatoire.
  • Pratiquez le "Leave No Trace" pour préserver cet endroit exceptionnel.

D'après les mots d'Anthony Morell, de ses dessins et de ses photos (retrouver plus sur Route à Emporter), et des photos d'Alexis Adrian et Alexis Malin.